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Nationale

Hery Rajaonarimampianina : Démission au forceps

07/09/2018 21:00 © Moov

Après avoir raté tous ses coups et abattu toutes ses cartes, le désormais « ex-président » s’est finalement plié aux dispositions constitutionnelles.

 

Le « Miala Rajao » est désormais effectif. Jusqu’au bout, le désormais « ex-président » Hery Rajaonarimampianina a tenté de s’accrocher à son « seza » en organisant tout une manœuvre et en encourageant des mercenaires politiques pour lui venir en aide. Pour ne citer que le cas de Tabera Randriamanantsoa qui  a attaqué le décret portant convocation des électeurs auprès du Conseil d‘Etat, alors qu’il est lui-même candidat à l’élection présidentielle du 7 novembre prochain, ou encore le soi-disant collectif de candidats dirigé par Didier Ratsiraka qui est en train de faire toute une campagne pour réclamer le report du scrutin. D’après les informations, une rencontre entre l’Amiral Rouge et le candidat démissionnaire Hery Rajaonarimampianina a eu lieu hier à Iavoloha. Ce dernier aurait envisagé de transférer les pouvoirs au président fondateur de l’AREMA qui est désormais âgé de 82 ans. Depuis le début du processus électoral, bon nombre d’observateurs soupçonnent certains candidats d’être des pions du « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara » pour une campagne de dispersion de voix, et pour faire en sorte qu’il n’y ait pas de « premier tour dia vita ». En tout cas l’existence d’un complot  anti-élection est désormais confirmée.

 

Sursis à exécution.

 Hier matin, Hery Rajaonarimampianina a aussi saisi le Conseil d’Etat pour une demande d’avis sur la requête du candidat Tabera Randriamanantsoa. Il voulait savoir si cette requête a un effet suspensif ou non. La démarche a échoué bien malgré la tentative de forcing du président de cette Institution judiciaire qui a roulé pour la suspension du processus électoral, et a opté pour le sursis à exécution du décret de convocation des électeurs. Selon nos sources, ce serait le Commissaire Général de la Loi qui aurait refusé d’apposer sa signature sur le projet. Hier encore, le président par intérim au sein de l’Assemblée nationale qui n’est autre que le Vice-président du parti au pouvoir, Mahazoasy Freddie, a aussi saisi la Haute Cour Constitutionnelle aux fins de contrôle de constitutionnalité du décret 2018-641 portant convocation des électeurs pour une élection présidentielle anticipée. Tous ont reçu une gifle de la part des Hauts conseillers de la Haute Cour Constitutionnelle. Il convient désormais de laisser le peuple malgache à choisir ses dirigeants et à s’exprimer librement à travers les urnes pour résoudre la situation de cacophonie actuelle.

 

Lettre de démission.

 Après avoir raté tous ses coups et abattu toutes ses cartes, et après avoir épuisé toutes les voies de recours possibles et imaginables, Hery Rajaonarimampianina s’est finalement plié aux dispositions constitutionnelles. En début d’après-midi, le Directeur de Cabinet de la Présidence a déposé sa lettre de démission auprès de la Haute Cour Constitutionnelle à Ambohidahy. Par la Décision n°30-HCC/D3 du 7 septembre 2018, la HCC a constaté la vacance de poste du président de la République et conformément à l’article 46, alinéa 2 de la Loi fondamentale, le président du Sénat Rivo Rakotovao a été désigné pour assurer l’intérim à la tête du pays. Dans sa lettre de démission, Hery Rajaonarimampianina affirme que « Conformément et en respect de la Constitution de la Quatrième République de Madagascar, et particulièrement son article 46 alinéa 2 ainsi libellé : Le Président de la République en exercice qui se porte candidat aux élections présidentielles démissionne de son poste, soixante jours avant la date du scrutin présidentiel. Je vous demande ainsi de prendre acte de ma démission qui est la suite logique de ma candidature à l’élection présidentielle du 7 novembre 2018 ». A noter que ses Conseillers spéciaux ont encore incité l’ex-président à ne quitter le pouvoir que le 9 septembre. Ils ignorent probablement que c’est le délai maximum, car la Constitution prévoit « 60 jours au plus tard ». Si Hery Rajaonarimampianina est réellement un homme d’Etat, il aurait démissionné dès que sa candidature ait été confirmée par la Haute Cour Constitutionnelle.

 

« Un adieu sans au revoir ».

En tout cas, cette démission « au forceps » de l’ex-numéro Un d’Iavoloha a été reçue comme un coup de massue dans les rangs des partisans du régime HVM. Elle affaiblira certainement le parti au pouvoir qui est déjà frappé par la scission, mais aussi par une lutte intestine, aussi bien au niveau de ses cadres que dans les bases. C’est la raison pour laquelle pendant un moment, « Rajao » a envisagé de retirer sa candidature à la Présidentielle pour pouvoir rester au pouvoir. La question est également de savoir si les leaders du « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara » ne font pas confiance au président par intérim Rivo Rakotovao qui est pourtant l’ancien président du parti au pouvoir. Le 6 septembre dernier, Hery Rajaonarimampianina saisit la Haute Cour Constitutionnelle pour, d’une part, déterminer la portée des attributions présidentielles courantes, et d’autre part pour préciser les conditions de l’exercice des fonctions du président de la République en cours de mandat. A l’allure où vont les choses, ce sera un « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara » fragilisé qui affrontera les urnes le 7 novembre prochain. Un second mandat risque d’être une mission impossible. Bon nombre d’observateurs estiment qu’hier, Hery Rajaonarimampianina a fait « un adieu sans au revoir » au peuple malgache.

 

Davis R

 
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