Kidnapping d’Annie et d’Arnaud : Une trentaine de personnes devant la barre hier
La salle numéro quatre, destinée à juger les affaires criminelles ordinaires, était bondée. Outre les curieux, les familles des accusés étaient venues nombreuses pour soutenir les leurs.
Première comparution devant la barre de la Cour correctionnelle ordinaire hier pour les présumés suspects et complices du kidnapping d’Annie et d’Arnaud. Ils étaient 30 personnes sur le banc des accusés. A entendre le greffier, les chefs d’inculpation tournent principalement autour de « kidnappping, complicité avec les malfaiteurs, meurtre, détention sans autorisation d’armes à feu » et la liste est longue. Avec une salle comble et difficile d’accès, les on-dit ont eu raison. Les gens qui ont assisté au procès ont difficilement entendu les discussions, puisqu’aucun matériel de sonorisation n’a été utilisé pendant la séance. Une faille qui ne date pas d’hier pour une audience publique, surtout pour une affaire de taille comme le kidnapping. Hier, les convois de l’administration pénitentiaire sont venus de partout de la ville d’Antananarivo. Pour un petit rappel, ces accusés étaient déjà incarcérés à Ambalatavoahangy avant leur transfert dans les prisons sises à Antananarivo (Tsiafahy et Antanimora) et ses environs (Ambatolampy, Manjakandriana et Arivonimamo).
Procès de l’année. Tard dans la soirée d’hier, les interrogatoires allaient encore bon train. Le procès continue ce-jour, mais risque d’être interrompu par la grève (illimitée) des magistrats dont le coup d’envoi est annoncé, si rien ne change, pour demain. Dans la longue liste des accusés figuraient des gens déjà décédés et aussi plusieurs fonctionnaires. Dans tout cela, le nom du juriste, lui aussi, placé sous mandat de dépôt à Manjakandriana avant sa libérté provisoire en juin 2016, n’a fait l’objet d’aucune mention. Les projecteurs se braquent maintenant sur ce procès de l’année concernant le kidnapping du siècle. La famille des victimes demande que justice soit faite pour que l’âme de la petite Annie puisse désormais reposer en paix. Dans la Grande Île, bon nombre d’enfants ont subi des traumatismes physiques et moraaux durant leur détention par les ravisseurs. Bien que les kidnappings soient des affaires liées aux règlements de compte entre les différentes communautés (parfois indiennes), ou encore entre les mafias des bois précieux, ce sont les enfants qui sont pris en otage et deviennent des objets d’échange. Ces derniers préfèrent quitter le pays pour échapper à leur triste sort.
D.R