Surpopulation carcérale : De nouvelles initiatives pour y remédier
La Maison centrale d’Antanimora, à Antananarivo, subit une pression extrême. Conçue pour accueillir 800 détenus, la prison reçoit entre 4 000 et 5 000 personnes selon les périodes.
Conditions de détention difficiles
Plusieurs facteurs aggravent cette situation. Le recours massif à la détention préventive maintient des prévenus en prison pendant des mois, parfois des années, sans jugement définitif. Les lenteurs du système judiciaire, les retards dans les audiences et le manque d’infrastructures pour traiter rapidement les dossiers contribuent à l’engorgement. En effet, les conditions de détention posent de graves problèmes. Les cellules sombres, mal ventilées et surpeuplées forcent certains prisonniers à dormir sur le sol ou le béton. L’hygiène reste précaire, l’accès aux soins médicaux limité, tandis que malnutrition et maladies comme la tuberculose touchent de nombreux détenus. Les prévenus, souvent accusés d’infractions mineures, attendent parfois des années avant leur jugement, ce qui accentue stress, anxiété et insécurité. Dans certains cas, adultes et mineurs, condamnés et prévenus se retrouvent dans les mêmes espaces, augmentant les risques de conflits.
Une réforme judiciaire en cours
Pour remédier à cette crise, le ministère de la Justice organise plusieurs réunions cette semaine, réunissant Chefs du Parquet et responsables des établissements pénitentiaires. Les discussions visent à fluidifier le fonctionnement des juridictions et optimiser la gestion des prisons. Ces actions s’inscrivent dans le cadre d’une réforme judiciaire plus large. Lundi matin, à Faravohitra, Fanirisoa Ernaivo, Garde des Sceaux, a présidé une cérémonie de levée de drapeau en présence des Chefs de juridiction et collaborateurs du Ministère. Lors de son allocution, elle a rappelé le message du Colonel Michaël Randrianirina, Président de la Refondation de la République : la justice doit rester indépendante et intègre. Elle a également insisté sur la lutte contre la corruption et toute pratique portant atteinte à la confiance des citoyens dans le système judiciaire. Avec ces mesures, le gouvernement vise à réduire la surpopulation carcérale, améliorer les conditions de détention et renforcer la confiance des citoyens envers la justice.



