Protection de l’environnement : la société civile malgache plaide pour une gouvernance partagée
À l’occasion du deuxième Forum national de la société civile, plus d’une centaine d’acteurs venus de toutes les régions de Madagascar ont réaffirmé leur engagement en faveur d’une gestion plus équitable et durable des ressources naturelles. L’événement, qui s’est tenu du 3 au 5 juillet 2025 à Antananarivo, a permis de dresser un état des lieux des défis à relever et d’identifier des pistes d’action communes.
Echanges autour de l’environnement
Organisé à Alarobia, Antananarivo, le deuxième Forum national de la société civile a réuni des représentants d’organisations de la société civile (OSC), des communautés locales, des jeunes, des femmes, des personnes en situation de handicap, ainsi que des partenaires techniques et financiers, des entreprises et des institutions publiques. Pendant trois jours, les discussions ont porté sur la protection de l’environnement, la gestion partagée des ressources naturelles et la participation des citoyens dans les décisions qui les concernent. La restitution finale du forum s’est conclue par la présentation d’un acte officiel, fruit des échanges menés au cours de l’événement. Ce document marque, selon les organisateurs, « l’engagement collectif des OSC, des communautés et des partenaires pour une gouvernance plus équitable et durable des ressources naturelles à Madagascar ». Il servira de base aux futures actions communes.
Dans un contexte de pressions croissantes sur les ressources naturelles et de fortes attentes sociales, les OSC se positionnent comme des acteurs de terrain essentiels. Elles défendent les droits des communautés, proposent des solutions concrètes et relayent les préoccupations locales. Ainsi, le forum a été l’occasion de rappeler que les organisations de la société civile ne sont pas des opposants, mais des partenaires dans la construction démocratique du pays.
Des défis à surmonter
Toutefois, plusieurs obstacles freinent encore l’action des OSC et des communautés de base. Ces dernières, malgré leur rôle central dans la protection des ressources, manquent souvent d’équipement, de reconnaissance et de pouvoir juridique. Les inégalités d’accès aux financements, l’absence de loi protégeant les défenseurs de l’environnement et le manque de concertation avec les autorités sont également des problèmes soulevés. De plus, le Conseil économique, social et culturel (CESC), prévu par la Constitution depuis 2010, n’est toujours pas mis en place. Malgré ces difficultés, plusieurs bonnes pratiques ont été présentées durant le forum. Des communautés développent des activités génératrices de revenus durables, comme la production de miel ou l’aquaculture. Les accords communautaires ou « Dina », sont utilisés pour gérer les conflits et protéger les terres. Certaines OSC collaborent avec les députés pour proposer des lois plus justes. L’implication croissante des jeunes et des femmes montre également une volonté de changement au sein de la société.
Les participants ont formulé des propositions pour renforcer l’action des OSC et améliorer la gouvernance environnementale. Ils demandent notamment l’adoption d’une loi pour protéger les défenseurs des droits humains et de l’environnement, la mise en place effective du CESC, un meilleur accès aux financements, et la création de mécanismes de concertation réguliers entre les différents acteurs. Ils souhaitent également voir une plus grande participation des femmes, des jeunes et des personnes en situation de handicap dans les processus de décision. À l’issue du forum, les participants se sont engagés à poursuivre leurs efforts. Une feuille de route sera élaborée pour mettre en œuvre les recommandations. Le travail de plaidoyer auprès des décideurs se poursuivra, tout comme la diffusion des bonnes pratiques sur l’ensemble du territoire.