Tempête de verglas: Montréal figé sous la glace, importants dégâts matériels
La moitié de la ville sans électricité, toutes les écoles fermées et des rues jonchées d'arbres: les dégâts matériels étaient considérables jeudi à Montréal, particulièrement frappé par la tempête de glace qui s'est abattue la veille sur l'est du Canada.
"Montréal est dévastée" mais la situation est "sous contrôle", a estimé le ministre québécois de l'Economie et de l'Energie, Pierre Fitzgibbon, lors d'un point presse jeudi, alors que les alertes aux pluies verglaçantes ont été levées.
Au total dans le pays, 1,2 million de foyers étaient toujours privés d'électricité jeudi matin, dont 1,1 million au Québec, en raison de la chute d'arbres qui ont flanché sous le poids de la glace et endommagé les lignes électriques.
Feux de signalisation, vélos, voitures, végétation... à Montréal, tout était recouvert par une épaisse couche glacée depuis mercredi soir, figeant la métropole francophone du Québec. Les données préliminaires montrent que de 3 à 4 cm de verglas sont tombés sur la ville en quelques heures.
Des centres ont été ouverts pour accueillir les habitants sans électricité, alors que les températures frôlent le zéro et que cela pourrait prendre plusieurs jours de rétablir le courant pour tout le monde.
"Des 20 dernières années, c'est la pire tempête de glace que l'on a eu", raconte à l'AFP Jean-Marc Grondin. Ce retraité de 64 ans, qui habite le Plateau, un quartier central de la ville, est sorti pour voir le transformateur électrique qui a pris feu après la chute d'un arbre mercredi.
Quelques mètres plus loin, des agents de la ville sont à pied d'œuvre: "Il y a beaucoup de rues bloquées, les arbres en travers de la rue, les voitures détruites. C'est étonnant qu'il n'y ait pas de morts", estime Samuel, agent municipal qui n'a donné pas son nom de famille.
"Ca va prendre plusieurs semaines pour nettoyer toute la ville", ajoute-t-il scie à la main, alors qu'il ramasse les branches d'arbres qui bloquent une rue.
Il s'agit pour le Québec de la plus grosse panne sur le réseau électrique depuis la crise du verglas de 1998, qui avait plongé la province dans le chaos pendant plusieurs semaines.
"Des événements météo comme on vient de vivre, on va en avoir de plus en plus, ils vont être de plus en plus importants", a estimé Sophie Brochu, PDG de la compagnie d'électricité Hydro-Québec, en référence au changement climatique.
"Nous pensons aux gens du Québec et de l'Est ontarien touchés par la tempête d'hier, et nous remercions les équipes qui dégagent les routes et rétablissent le courant", a tweeté le Premier ministre canadien Justin Trudeau.