Poubelles qui débordent, transports défaillants: les Romains élisent leur maire
Poubelles qui débordent, transports défaillants: les Romains élisent leur maire
Les Romains ont commencé dimanche à voter pour élire leur nouveau maire, qui devra s'attaquer de front aux sempiternelles affres de la capitale italienne, accablée par des transports publics défaillants et une gestion désastreuse des ordures.
Le vote, qui se déroule sur deux jours, s'achèvera lundi soir.
La situation de cette métropole de 2,8 millions d'habitants, l'une des plus étendues d'Europe, s'est aggravée au point que des sangliers, attirés par les monceaux d'ordures entassés à même le sol, circulent régulièrement dans certaines zones résidentielles.
Selon un classement publié en septembre par le magazine américain Time Out, la Ville éternelle figure en tête des villes les plus sales du monde avec New York et Bangkok. Partout, y compris dans le centre historique, les poubelles malodorantes débordent, pour le plus grand désespoir des Romains exaspérés.
A Trastevere, un quartier touristique du centre truffé de bars et restaurants, Tiziana De Silvestro, une sexagénaire souriante promenant son chien, fait ce constat amer: "Avant, les poubelles des restaurants et des bars étaient ramassées de nuit aussi (...) les poubelles ne restaient pas sur les trottoirs comme maintenant. Désormais, la ville s'est remplie d'animaux, de corbeaux ou de mouettes, sans parler des souris et des cafards."
Durant leur campagne, les quatre principaux candidats ont d'ailleurs rivalisé de propositions pour remédier aux maux de Rome, comme par exemple un "nettoyage extraordinaire" de la ville aussitôt après leur élection.
"Un nettoyage en profondeur de la ville" est d'ailleurs la première exigence de Massimo Moi, un opticien de 57 ans habitant dans le centre historique interrogé dimanche par l'AFP. "Il faut aussi une attention plus soutenue aux espaces verts et surtout une sérieuse amélioration des transports publics", confie-t-il avant d'aller voter.
# Exposition universelle
La maire sortante Virginia Raggi, première femme élue à la tête de Rome en 2016, est de nouveau en lice. Mais cette femme de 43 ans issue du Mouvement 5 Etoiles (antisystème) a peiné à prendre ses marques et n'a pas réussi à créer une dynamique de réformes, même si elle a par exemple courageusement combattu la présence des mafias.
Elle affronte au 1er tour Roberto Gualtieri, ex-ministre de l'Economie (2019-2021) portant les couleurs du Parti démocrate (gauche), Nicola Michetti, un avocat de 55 ans candidat de la droite et de l'extrême droite qui avait comparé le Covid à une simple grippe, et Carlo Calenda, un candidat sans étiquette, ancien ministre du Développement économique dans le gouvernement de Matteo Renzi en 2016.
Sauf énorme surprise, il faudra attendre le second tour des 17 et 18 octobre pour connaître le vainqueur de la course à la mairie, qui selon les derniers sondages devrait se jouer entre MM. Gualtieri et Michetti.
Soucieux lui aussi de redonner du lustre à la capitale italienne, dont l'image reflète aussi celle du pays tout entier, le Premier ministre Mario Draghi a annoncé mardi que l'Italie présenterait la candidature de Rome pour l'exposition universelle de 2030, qualifiée de "grande opportunité pour le développement de la ville".
La tenue à Milan de cette manifestation en 2015 avait permis à la capitale économique du pays de bénéficier d'une véritable cure de jouvence, et son maire actuel, Beppe Sala, lui-même ancien patron de l'exposition de Milan, devrait être réélu sans problème lors de ces élections.
Outre Rome et Milan, plus d'un millier de communes sont appelées à renouveler leurs administrations, notamment Turin et Bologne dans le nord, ainsi que Naples dans le sud. Au total, 12 millions d'électeurs sur un total d'environ 50 millions sont appelés à se rendre aux urnes.
Le maire sortant de Naples, l'ancien procureur Luigi De Magistris, ne se représente pas, mais sera en lice aux élections régionales organisées en Calabre (la pointe de la Botte italienne) pour remplacer la présidente de cette région déshéritée gangrenée par la mafia, décédée en cours de mandat.
Dimanche à 19H00 locales, le taux de participation s'établissait à un peu plus de 33% au niveau national et à 29,5% à Rome.