Biden, président élu et reconnu, renoue avec la campagne électorale en Géorgie
Biden, président élu et reconnu, renoue avec la campagne électorale en Géorgie
Joe Biden, dont la victoire à la présidentielle américaine a été reconnue mardi par le chef de la majorité républicaine au Sénat, se rend en Géorgie pour soutenir les candidats démocrates dans deux élections sénatoriales qui détermineront la marge de manoeuvre dont il disposera pour ses réformes.
Mitch McConnell, un indéfectible soutien de Donald Trump, est le dirigeant républicain le plus haut placé à reconnaître la victoire de M. Biden et à féliciter le président élu démocrate.
"Nous étions nombreux à espérer que l'élection présidentielle donne lieu à un résultat différent, mais notre système de gouvernement a des procédures pour déterminer qui sera investi le 20 janvier", a-t-il expliqué.
Joe Biden, qui a besoin d'une majorité au Sénat pour faire voter les importantes réformes de son programme, a confirmé avoir parlé au patron du Sénat. "Je lui ai dit que même si nous étions en désaccord sur de nombreux sujets, il y a des choses qu'on peut faire ensemble", a-t-il expliqué.
"Nous avons toujours été francs l'un envers l'autre", a souligné M. Biden, qui a longtemps été sénateur du Delaware.
Il est attendu mardi dans l'après-midi à Atlanta, en Géorgie, où les démocrates doivent impérativement remporter les deux sièges en jeu pour revenir à égalité, 50 sièges contre 50 aux républicains, qui contrôlent pour l'instant la Chambre haute.
En cas d'égalité en effet, c'est la future vice-présidente Kamala Harris qui, comme le veut la Constitution, départagerait les votes.
# Méfiance et abstention
Aucun des candidats n'ayant obtenu la majorité lors du scrutin le 3 novembre, les électeurs de cet Etat conservateur du sud-est du pays sont appelés aux urnes pour un second tour fixé au 5 janvier. Le vote par anticipation a débuté lundi.
Raphael Warnock, qui affronte la républicaine Kelly Loeffler, a appelé dès lundi les électeurs à se déplacer.
Ce pasteur noir, qui officie dans l'ancienne église de Martin Luther King à Atlanta, a créé la surprise en devançant de plus de 300.000 voix la sénatrice sortante, une fervente supportrice de Donald Trump.
Mme Loeffler avait toutefois pâti de la concurrence d'un autre républicain qui n'est cette fois plus dans la course.
Dans l'autre scrutin, Jon Ossoff, un ancien journaliste d'investigation de 33 ans, avait créé la surprise en talonnant le sortant David Perdue.
Sur le papier, les républicains partent vainqueurs, mais les démocrates s'appuient sur un électorat désormais plus jeune et plus divers. Ils sont aussi galvanisés par la victoire de Joe Biden dans cet Etat qui n'avait pas voté pour un candidat de leur parti à la présidentielle depuis 1992.
Certains républicains s'inquiètent également de la multiplication des recours intentés par les soutiens de Donald Trump pour contester, jusqu'ici sans succès, les résultats de la présidentielle.
Ils pourraient notamment pousser les partisans de M. Trump à s'abstenir, par méfiance envers le système électoral américain.
Le 5 décembre, pour son premier meeting depuis la présidentielle, l'ex-magnat de l'immobilier avait participé à un meeting de soutien aux candidats républicains en Géorgie, où il avait de nouveau dénoncé sans preuve une élection présidentielle "truquée" au profit de Joe Biden.
# "Tourner la page"
Mais chacun des 50 Etats américains a depuis vérifié et certifié les résultats. Le démocrate a remporté le nombre record de 81,28 millions de voix, soit 51,3% des suffrages, contre 74,22 millions (46,8%) au républicain.
Et lundi, le collège électoral a entériné la victoire de Joe Biden, qui deviendra le 20 janvier le 46e président américain.
M. Biden, 78 ans, a fustigé le président sortant "qui a refusé de respecter la volonté du peuple, de respecter l'Etat de droit et d'honorer notre Constitution".
"L'intégrité de nos élections a été préservée. Maintenant, il est temps de tourner la page. De nous rassembler", a dit le futur président, qui continue de former son équipe et a choisi selon les médias américains son ancien rival Pete Buttigieg comme futur ministre des Transports.
Une invitation pour l'instant restée lettre morte pour Donald Trump. Celui-ci a renouvelé ses accusations contre le logiciel électoral utilisé le 3 novembre, qui a selon lui "changé le résultat d'une (victoire à l') élection écrasante".
La porte-parole de la Maison Blanche Kayleigh McEnany n'a pas souhaité commenter les déclarations de Mitch McConnell. "Le président continue ses recours", a-t-elle dit lors d'un point-presse, estimant que le vote du collège électoral était seulement "une étape du processus constitutionnel qui se terminera le 20 janvier".