FRUITS DE SAISON - La qualité des litchis laisse à désirer
Les collecteurs et commerçants de litchis font face à des difficultés concernant la qualité et la quantité de la récolte de cette année. En raison du changement climatique, la production est impactée.
Les collecteurs et commerçants de litchis déplorent la qualité et la quantité de la récolte de cette année. Si l’on se réfère aux marchés locaux d’Antananarivo, les prix varient entre 3 500 ariary le kilo à Anosibe et 4 000 ariary dans d’autres marchés comme Analakely, Ankadindratombo et Andravoahangy.
Dans certains quartiers, tels qu’Ivandry, Ankadifotsy et Ambanidia, les prix peuvent atteindre 6 000 ariary le kilo, d’après les observations effectuées. Alors qu’en 2023, le kilo des litchis sur les marchés se vendait à 1 300 ariary. Selon Livia, vendeuse de litchis à Fasan’ny Karana : « Actuellement, je vends mes litchis à 5 000 ariary. C’est vraiment cher, et même les clients sont réticents par rapport au prix. Mais le problème, c’est que le prix chez les collecteurs est vraiment très élevé, et nous n’avons pas d’autre choix que de revendre à un prix aussi haut ».
L’année dernière, un garabe de litchis était vendu entre 20 000 ariary et 30 000 ariary sur les marchés d’Antananarivo. Cette année, les prix ont considérablement augmenté, se situant entre 50 000 ariary et 80 000 ariary, d’après les collecteurs.
Baisse de production
Comme cela avait été annoncé au début de cette campagne, le mardi 12 novembre, la récolte est plus précoce et moins abondante que d’habitude, en raison de la chaleur intense et des fortes précipitations. Une baisse de 50% est observée à cause des facteurs climatiques, selon le Centre technique horticole de Tamatave (CTHT).
Pour Antananarivo, les principaux exportateurs de litchis proviennent de la région Sud-est, comme Manakara, Mananjary et Vangaindrano, mais parfois certains litchis sont également exportés depuis la région deVatomandry. Les collecteurs ont effectivement confirmé cette baisse de qualité et de quantité. Selon eux : « D’habitude, on récolte au minimum cinq cents garabes de litchis de 18 à 20 kilos en une semaine. Cette année, nous avons dû arrêter le transport en camion et utiliser des sprinters, ce qui fait que le nombre de garabes est réduit à trois cents, que nous n’arrivons même pas à vendre en une semaine». Par ailleurs, étant le premier producteur mondial de litchis, Madagascar doit respecter un certain quota d’importation.
En 2023, 17 000 tonnes de litchis ont été exportées, soit 3 000 tonnes de plus qu’en 2022, générant des recettes de 12 millions d’euros, soit une augmentation de 18 % par rapport à l’année précédente, selon la Banque mondiale. Cette augmentation de la production n’était cependant pas due à de meilleurs rendements, mais à une hausse du nombre de producteurs. Mais selon les collecteurs, cette année, le volume risque de baisser. D’après eux : « C’est surtout la région Manohy et Vatomandry qui a connu une réelle baisse de production. Mais tous les producteurs rencontrent le même problème. Autrefois, les litchis étaient en abondance. Il fut un temps où dix arbres produisaient au maximum dix garabes. Maintenant, c’est un véritable exploit de récolter vingt garabes de litchis pour une tournée ».
Face à cette situation, les récolteurs sont contraints de se rendre dans des zones plus reculées, alors qu’auparavant, on pouvait récolter des litchis même en plein centre-ville de Manakara.