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Economie

Filière algoculture : L’expulsion d’une société chinoise revendiquée par les maires d’Ampanihy Andrefana

01/06/2023 09:01 © Midi Madagasikara

Une société chinoise s’implante dans le fokontany Ambohibola dans la commune rurale d’Androka, district d’Ampanihy Andrefana en vue d’acheter la production d’algues.

Le développement de cette filière algoculture aurait dû générer des emplois locaux étant donné que la population d’Ambohibola s’est engagée à cultiver des algues marines pour être le principal fournisseur de ces légumes aquatiques, dans le cadre du partenariat entre les deux parties. Mais ce n’est pas le cas ! Les maires élus dans le district d’Ampanihy Andrefana regroupés au sein d’une association ainsi que les chefs fokontany dans la commune rurale d’Androka, se montrent ainsi solidaires envers les communautés locales dans le fokontany d’Ambohibola qui se sentent victimes. Ils revendiquent l’expulsion de cette société chinoise en adressant une lettre au président de la République. En effet, « cette entreprise chinoise a accaparé un terrain d’une superficie de 2,5ha, situé au bord de la mer dans le fokontany d’Ambohibola, sans autorisation communale puisque ce patrimoine appartient à la commune rurale d’Androka », a dénoncé le maire de cette collectivité territoriale décentralisée, Dinackey Anselme. « Et au début, cette société chinoise s’est engagée à acheter la production d’algues marines auprès de la population locale mais elle s’est lancée elle-même dans cette activité au détriment des petites gens. En outre, elle a pollué l’environnement marin dans notre localité en déversant du gasoil en mer. Les cultures d’algues entreprises par les communautés locales de base sont complètement détruites », a-t-il poursuivi.

Retombées négatives

Ce n’est pas tout ! « Nos récifs coralliens sont également abîmés à cause des activités menées par ces ressortissants chinois alors qu’ils aménagent des sites de reproduction, de nurseries et de protection pour les poissons. En effet, cette entreprise chinoise vient d’introduire trois bateaux de pêche et opère dans la zone de pêche réservée aux petits pêcheurs traditionnels. Ce qui a provoqué une nette diminution des captures de poissons de ces derniers tout en menaçant par la suite la sécurité alimentaire de la population locale étant donné que nous vivons principalement de l’exploitation des ressources halieutiques. En effet, le district d’Ampanihy Andrefana est toujours frappée par la sécheresse », selon les explications d’un représentant des communautés locales. Il précise que les retombées négatives de l’implantation de cette société chinoise dans le district d’Ampanihy Andrefana se font déjà sentir. La preuve, « le prix du kilo du poisson a doublé, atteignant les 6 000 Ar au lieu de 3 000 Ar avant son introduction dans notre localité. Force est également de remarquer que la commune rurale d’Androka approvisionne en poissons depuis de belle lurette le marché dans le district d’Ampanihy Andrefana. Le kilo de ce produit halieutique s’acquiert actuellement à 16 000 Ar si c’était à 8 000 Ar auparavant, le prix est passé du simple au double ». Par ailleurs, le maire de la commune d’Androka a révélé que la société chinoise effectue également des coupes et des exploitations illicites de bois dans le site forestier protégé d’Ambolosony et les stocke dans des caveaux familiaux dans le fokontany d’Ambohibola. « Nous avons déjà tiré la sonnette d’alarme sur cet état de fait. Nous réclamons tous ainsi le départ définitif de cette société chinoise », ont-ils conclu.

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