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Economie

Carburant - Révision des prix inévitable

26/04/2022 03:19 © Moov

Les usagers devront se préparer à la hausse du prix du carburant. Un message qu’il a lancé durant un discours faisant suite à son déplacement à Washington.


Inévitable. Le mot est lâché et c’est Andry Rajoelina, président de la République, qui l’a affirmé, hier, au palais d’État d’Iavoloha. “Il faut nous préparer. Une hausse du prix du carburant est inévitable”, déclare le Chef de l’État. À l’instar du reste du monde, Madagascar devra faire face à la dure réalité des conséquences économi­ques de la guerre en Ukraine. Des conséquences sur les prix des produits d’importation, mais surtout, de celui du produit ultra-stratégique qu’est le pétrole. Résultat, le litre du carburant auprès des stations services connaîtra alors une hausse dans les prochains jours.

La dernière hausse du prix à la pompe remonte à juin 2019. Depuis, au motif de préserver les enjeux sociaux et éventuellement politiques, l’État s’est toujours appliqué à tout mettre en œuvre pour éviter une nouvelle hausse. Dans la Grande île, chaque hausse du prix du carburant est suivie d’une réaction en chaîne et mène à une inflation quasi-généralisée. Entre-temps, pourtant, le coût du baril de pétrole sur le marché international est passé de 70 dollars en juin 2019, à 110 dollars en ce mois d’avril 2022.

Depuis près de trois ans, le pouvoir maintient le prix à la pompe à coup de subven­tions. Actuellement, la différence entre le prix réel et le prix affiché par les stations services est, cependant, de 600 ariary. Pour combler ce gap, l’État a dû décaisser 172 milliards d’ariary en faveur des pétroliers, durant l’exercice fiscal 20202021, par exemple. Un montant qui dépasse largement le seuil convenu avec le Fonds monétaire international (FMI), pourtant, dans le cadre des conditionnalités de la Facilité élargie de crédit (FEC).

Un des points sur lesquels le FMI est intransigeant dans les négociations sur la FEC est l’équilibre budgétaire. Les subventions pour maintenir inchangé le prix à la pompe pèsent lourd sur les caisses de l’État, pourtant. Afin d’éviter le choc d’une hausse soudaine et brutale du prix du carburant, il a été convenu avec l’institution de Bretton Woods que cette subvention ne dépasse pas les 100 milliards d’ariary.
Bien que la guerre en Ukraine ait fait flamber le prix du baril du pétrole, l’État a fait le dos rond pour résister aux pressions concernant le prix du carburant. La rencontre entre Andry Rajoelina avec les patrons du FMI et de la Banque mondiale, à Washington, a visiblement, fini de le convaincre à lâcher prise sur ce dossier. Il y a, par ailleurs, une nouvelle mission d’évaluation du FMI du 18 au 30 mai, en vue du décaissement de la 3e tranche de la FEC. Elle scrute surtout à la loupe les efforts d’augmentation des recettes étatiques et de l’équilibre budgétaire dans le projet de Loi de finances rectificative (LFR).

L’État, de prime abord, ne souhaite pas enrailler la bonne dynamique de ses relations avec les bailleurs traditionnels que sont les institutions de Bretton Woods. Outre le financement accordé par la Banque mondiale qui, au final, sera de 949 millions de dollars, le président Rajoelina a soutenu, hier, que Madagascar sera parmi les premiers bénéficiaires du Fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité (FFRD), un nouveau programme du FMI. Il y aura à la clé un fonds de 500 millions de dollars, ajoute le Chef de l’État. À l’entendre, cette somme est non remboursable.

Les modalités et l’amplitude de la hausse du prix du carburant ne sont pas indiquées, pour l’heure. Cette tâche reviendra, probablement, au ministère concerné. Pour faire face à cette mesure et à ses conséquences inflationnistes, Andry Rajoelina a annoncé une hausse des salaires, notamment, ceux des fonctionnaires, hier. Ici aussi, le taux n’a pas été communiqué.

 

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