Politique monétaire - Des taux de facilités permanentes annoncés
La Banque centrale de Madagascar annonce de nouvelles stratégies pour réduire les agrégats monétaires en circulation. Ceci dans le but de prévenir l’inflation.
Augmentation prévisible des liquidités. La conjoncture économique s’annonce menacée aux risques de résurgence de l’inflation. Aux résultats de l’Enquête de conjoncture économique au deuxième trimestre 2019, les banques territoriales représentant 87.5% du secteur, ont affirmé une augmentation de l’offre, soit un accroissement des activités de prêt pour les crédits à moyen terme. Par ailleurs, aux explications de Alain Rasolofondraibe, gouverneur de la Banque centrale de Madagascar, hier, l’inflation sous-jacente a progressé de 7,1% entre août 2018 et août 2019 contre 6,6% un an plus tôt. Afin d’assurer la stabilité interne et externe de la monnaie, la Banque centrale de Madagascar se doit d’intervenir en ciblant strictement sur les taux d’intérêt. Des taux de facilités permanentes pour les dépôts et emprunts auprès de la Banque centrale. Ces taux délimitent le « corridor » de taux d’intérêt mis en place au mois de mai. Le prix de la monnaie ou le marché de la monnaie sera particulièrement mieux géré. « À compter du 1er novembre, les taux des facilités de dépôt est porté de 0,00% à 0,90% et les taux des facilités de prêt marginal est porté de 4,40% à 5,30% », annonce le gouverneur.
Les agrégats monétaires ont connu une certaine décélération au début de l’année en raison d’un ralentissement de l’exécution des dépenses publiques.
« Mais, une reprise de la croissance des crédits bancaires a été observée à partir du deuxième semestre. L’expansion annuelle des crédits à l’économie a atteint 20,2% à fin août », indique la Banque centrale. Cette décision du Comité monétaire de la Banque centrale fait également suite à la baisse du prix des produits d’exportation dont la vanille, ainsi que l’évolution des taux de change liée aux incertitudes sur le marché international.
L’épice connaît une réduction de prix et de quantité exportée. La cession des recettes d’exportation sur le Marché interbancaire de devises s’est contractée de 15% pour un montant de 319 millions de dollars contre 370 millions de dollars sur la même intervalle de temps en 2018. « Il ne faut pourtant pas négliger les divers placements dans la vanille », souligne le gouverneur. « Le prix de la vanille ne peut survivre avec ce niveau élevé vu la concurrence qui tire le prix à la baisse. Mais les exportations de girofle devraient par contre, reprendre », ajoute-t-il encore. Il a été noté qu’en 2020, l’économie nationale devrait se maintenir avec un taux de croissance de 5,5%. Le secteur primaire serait le moteur de la croissance avec une prévision d’accroissement de 4,6% contre 2,8% en 2020. Le taux d’inflation serait de 6,2% en glissement annuel à fin 2020.