La Jirama demande 400 milliards ariary de subvention
La Jirama nécessite un soutien financier de l'Etat pour se redresser. Le montant avancé par les dirigeants de la compagnie est de 400 milliards ariary.
La subvention semble être inévitable pour la Jirama. A la lecture de la feuille de route pour le redressement de cette compagnie, elle en a encore plus que besoin d’un soutien financier de l’Etat pendant les deux prochaines années. Pour l’année 2020 par exemple, Albert Ravelojaona, directeur général par interim de la société, annonce le montant de 400 milliards ariary. « C’est une demande que nous avons envoyée. La décision revient à l’Etat », souligne le responsable.
Pour sauver sa société énergétique, l’Etat ne cesse d’injecter des sommes colossales dans la caisse de sa compagnie de distribution d’eau et d’électricité. De 2015 à 2018, plus de 1300 milliards arairy ont été fournis par le gouvernement dans la caisse de la Jirama sous forme de subvention. Mais tout le monde connaît les résultats. Même avec une subvention de 315 milliards ariary, au cours de l’exercice 2018 par exemple, la Jirama a enregistré 290 milliards ariary de pertes, selon un rapport de la Banque mondiale.
En 2020, la subvention sera donc revue à la hausse par rapport aux 255 milliards ariary accordés cette année. Mais rien n’est encore décidé pour le moment. Le montant de cette enveloppe fera encore l’objet de discussions au niveau du gouvernement pendant la confection du budget de l’Etat 2020, et au niveau des parlementaires pendant l’examen de ce document budgétaire. Mais l’ambition de l’actuel pouvoir est de supprimer carrément ces subventions. Pour une simple raison, elles plombent le budget de l’Etat. En plus, elles sont payées par l’ensemble des contribuables sur le budget de l’Etat, et donc par les 80% de ménages malgaches ne bénéficiant pas encore du service électrique.
Toutefois, toutes questions relatives aux transferts accordés à la Jirama sont l’un des sujets qui préoccupent le Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre du programme triennal Facilité élargie de crédit (FEC). « Il convient d’agir résolument pour maîtriser les risques qui pèsent sur la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette, notamment les risques budgétaires découlant de la situation financière de Jirama… », recommandait le FMI dans sa dernière revue au mois de juillet.
La tâche ne sera pas facile pour les dirigeants de la Jirama. Le plan de relance ne leur donne que deux ans pour atteindre l’équilibre opérationnel et de relever la tête de cette compagnie. Sinon le pire est à craindre avec des dettes qui ne cessent de s’accumuler. Au 30 juin 2019, les passifs de la Jirama atteignent les 1600 milliards ariary, selon la Banque mondiale. Le futur directeur général de la Jirama aura ainsi du pain sur la planche.
Lova Rafidiarisoa