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Economie

Audit des fraudes : Faible poids de la législation anti-corruption

27/09/2019 04:09 © Moov

Tromperies, trucages, escroqueries en milieu financier causent d’énormes pertes pour une société. Une étude a été réalisée dans l’objectif de réduire ces risques de pertes.


Tabou à Mada­gascar, la fraude financière existe pourtant bel et bien dans le pays. Le constat a été exposé hier à la zone galaxy Andraharo lors de la présentation du business conférence sur l’audit des fraudes initié par le cabinet FTHM Consulting. Selon les responsables de l’étude, la Grande île se place à la 182e place sur deux cent pays dans le classement des pays les moins sujets à des cas de fraudes financières. La finance est un terrain de jeu où la tentation est forte de s'emparer de l'argent des autres de façon frauduleuse. Raison pour laquelle la majorité des fraudeurs sont recensés dans le milieu financier à Madagascar et autant dans les autres pays.

« Des performances peu reluisantes qui sont surtout confortées par une loi sur les fraudes et la corruption rarement appliquées. Sans parler de la forte interaction du gouvernement dans le business privé ou encore le faible pouvoir et champ d’action des organisations de la société civile pour dénoncer ces actes de fraudes », déplore Herisoa Randriantseheno, responsable financier et consultant chez FTHM. Les fraudes sont généralement motivées par l’opportunisme, l’effet négatif de la communication ou encore l’obligation de résultat dans une organisation. « à l’image du cas du rapport de reboisement national réclamé par la présidence de la Répu­blique auprès de chaque responsable de province en 1969 où l’ensemble des surfaces reboisé a dépassé la surface même du pays. Sous pression, les personnes concernées ont falsifié les résultats qui ont conduit à la découverte de la fraude massive », illustre le consultant. 

Avec le temps, l’évolution et la maitrise de la technologie, il est devenu de plus en plus facile d’effectuer des fraudes et de plus en plus difficile de les détecter. Les systèmes informatiques non renforcés sont devenus des portes ouvertes pour les fraudeurs de toute sorte. « La défaillance dans le système de contrôle interne d’une entreprise constitue la première raison incitant les employés à s’adonner aux pratiques frauduleuses. Il importe donc de découvrir les fraudes le plus vite possible. Principalement via les audits inopinés, ou encore l’instauration du concept de lanceur d’alerter avec récompense », préconise Tsitola Razafindra­besa, expert-comptable. Selon cet expert, les audits inopinés permettent de réduire les risques de fraudes à hauteur de 50% et les risques de perte financière à 40%. Cependant, beaucoup d’organisations et d’entreprises ferment les yeux sur ces pratiques sous prétexte que le fraudeur soit un maillon fort de la société et que le fait d’effectuer des poursuites à son encontre entraînerait des coûts supplémentaires pour l’entreprise.

« Personne n’est irremplaçable, il importe d’imposer une bonne image de la culture d’intégrité dans une entreprise car cela peut constituer un argument dissuasif pour les fraudeurs. Face à un cas de découverte de fraude, il serait alors plus intéressant d’opter pour une sanction de façon à dissuader les autres », conseil Ando Ratianarilala, consultante audit chez FTHM.

 

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