Fiscalité - Les impôts individuels à stimuler
La direction générale des impôts met en place des stratégies à moyen terme pour améliorer les recettes de l’État. Une politique fiscale sur cinq ans est annoncée.
Perspective de progression. L’amélioration du taux de pression fiscale d’ici 2023 a été envisagée lors la conférence-débat organisée par l'Unité de Politique Fiscale du ministère de l’Économie et des Finances qui s’est déroulée, hier, à l’hôtel du Louvre Antaninarenina. Intitulée « Quelle politique fiscale pour l’émergence de Madagascar » ? les échanges entre les représentants de la société civile, le secteur privé, celui du public ainsi que les chercheurs se sont concentrés sur les études effectuées au sein de l’unité de politique fiscale sur les axes d’amélioration de l’environnement fiscale du pays. « Affiché à 12% pour cette année, le taux de pression fiscale devrait atteindre les 15 % d’ici quatre ans, nous sommes ici pour envisager toutes les dispositions nécessaires pour atteindre cette performance. Mais jusqu’ici, nous avons priorisé l’amélioration des rentrées de recettes sans envisager l’augmentation du taux », déclare Germain, directeur général des impôts. Selon les explications de ce responsable, il s’agit d’augmenter le nombre de contribuables pour atteindre le volume fiscale annoncé. La politique fiscale exclut ainsi l’augmentation des impôts perçus chez ces mêmes contribuables.
Ainsi, les participants à l’évènement se sont penchés sur la mise en place d’une plateforme interministérielle pour les échanges de données nécessaires à la conception et l’évaluation des futures politiques fiscales.
« Madagascar a plus de treize millions de contribuables potentiels. Cependant près de 52% de la population est en situation d’extrême pauvreté. Il s’agit d’accompagner cette tranche de la population dans le développement afin qu’ils puissent devenir de futurs contribuables. De cette manière ils contribueront à l’atteinte des objectifs annoncés par la politique fiscale », argue Hony Radert secrétaire générale du Collectif des Citoyens et des Organisations Citoyennes (CCOC), une des panélistes du débat. Pour le moment, l’impôt perçu grâce à la taxe sur la valeur ajoutée devance les recettes apportées par les impôts sur le revenu. Les impôts individuels doivent donc augmenter par rapport aux impôts sur la consommation.
« La réalité est que les bons contribuables sont peu nombreux par rapport à tous ceux qui doivent payer leur impôts. Si cette situation se renverse, nous pourrions atteindre nos objectifs plus simplement », argue le directeur général des impôts en ajoutant « rien que pour cette année d’exercice nous envisageons d’atteindre une recette de trois mille cent soixante-treize milliards d’ariary. Nous sommes présentement à plus de 50% des objectifs. Grâce, en grande partie aux impôts sur la consommation qui se trouve être plus indolore pour les contribuables et non sur les impôts sur les revenus dont le système déclaratif est souvent sous-estimé par ces derniers ». D’ici quatre ans, la politique fiscale se consacrera donc à améliorer les recettes grâce à ces impôts individuels.