Exportation - Les opérateurs de l’or du Nord se formalisent
Les régions DIANA et SAVA produisent la moitié de l’or malgré un secteur où règne la gabegie. L’ANOR tente de redresser la situation.
Saturée. Plus de vingt-cinq mille exploitants en activité sont recensés rien que dans la commune rurale de Betsiaka, dans le district d’Ambilobe. En considérant que la moitié de la production nationale d’or déclarée légalement provient de cette zone nord du pays, l’Agence nationale de l’or (ANOR) a entamé, durant tout ce mois de juillet, une campagne dans le cadre du suivi et de la formalisation des activités aurifères dans plus d’une douzaine de communes éparpillées dans les régions de SAVA et DIANA. Depuis l’année dernière l’ANOR est représentée à Ambilobe. Cependant, malgré la présence d’une agence régionale, la formalisation du secteur s’avère fastidieuse du fait du nombre excessif d’exploitant dans ces régions.
« Pour réguler le secteur, il serait plus intéressant d’organiser les exploitants individuels en amont, car si les exportations irrégulières persistent, c’est surtout parce que les exploitants informels sont toujours présents », souligne Gerald Jaonary, directeur des opérations de l’ANOR. L’objectif de l’administration est d’améliorer les recettes des taxes sur l’exportation dans la mesure où la filière est en pleine phase de décollage présentement. Selon l’historique des exportations officielles détaillées par l’agence, les volumes ont augmenté de façon exponentielle passant de 584 kilos en 2016 à 3 051 kilos en 2018. Des tonnes d’or qui s’exportent à plus de 97% vers Dubaï. De quoi motiver les opérateurs. Des chiffres officiels qui tendraient à s’améliorer si les quelque cinq cent mille exploitants informels passent du côté légal.
« Pour la localité de Betsiaka, commune à forte activité aurifère, le passage de l’ANOR a coïncidé avec la mise en place du nouveau Bureau du Comité Exécutif Dina Betsiaka. Une opportunité pour les nouveaux membres de se mettre aux pas en signant une convention intitulée “Kahiem-patana”. En guise de reconnaissance du site d’activité, et aussi comme solution face à la réticence à la formalisation de plusieurs creuseurs auparavant », explique le directeur des opérations de l’agence. Par ailleurs, de passage à Diégo, l’ANOR n’a pas omis les bijoutiers à travers une rencontre en vue de les sensibiliser à se constituer en Collecteurs d’or. Un procédé qui leur permettrait d’élargir leur domaine de production. Un passage dans la capitale du DIANA qui fut l’occasion pour les opérateurs du secteur dans cette région, ainsi que le grand public de mieux connaître les rôles de l’agence, sa mission, mais également, faire découvrir les défis liés à la gestion de la filière or, ainsi que les possibilités de débouchés professionnels. « Une explication sur le paiement d’impôt en sus des droits de formalisation en matière aurifère était au programme car les expériences ont montré que l’absence de cette dernière pourrait être une entrave à la formalisation voire à la traçabilité de l’or, mobile de toutes actions de l’ANOR », conclut Gérald Jaonary.