Pêche - L’or rose faiblit en productivité
L’atelier international sur l’exploitation actuelle des crevettes et autres ressources halieutiques a fait ressortir des résolutions urgentes afin de sauver la filière.
Des mesures s’imposent car le rendement baisse. Quelques 100 milliards d’ariary de manque à gagner par an. Une chute vertigineuse de production de crevettes atteignant 50% en un laps de temps de quinze ans. La flottille de pêche est ramenée à seulement 41 bateaux si elle était à 78 auparavant. « On ne compte plus que quelques 7000 tonnes de produits exportés à départager entre les marchés européens, chinois et africains du sud notamment, alors que cela a été le double », a précisé Claude Brunot, président du Groupement des aquaculteurs et pêcheurs de crevettes de Madagascar (GAPCM) à l’atelier international axé sur l’exploitation actuelle des ressources halieutiques.
Les échanges et les débats sur l’économie crevettière et les autres ressources halieutiques ont fait le tour des divers enjeux. Les crevettes manquent en raison de diverses pressions telles le changement climatique. Les autres ressources halieutiques se développent peu en raison des techniques qui ne sont toujours pas adoptées, d’un manque de collaboration entre l’administration, les industriels, les petits pêcheurs, de statistique fiable sur la production des petits pêcheurs.
« Des mesures strictes de lutte contre les pillages des ressources halieutiques devront être adaptées dans les plus brefs délais », préconise encore l’opérateur. Il est en effet constaté que les contrôles et surtout les sanctions à appliquer aux pêcheurs illicites ne sont pas très osés comme ce que font les autres États qui ne craignent pas de couler directement les bateaux pilleurs après avoir récupéré les équipages.
Les ressources marines et estuariennes représentent 110 000 tonnes, les ressources continentales 15 000 tonnes. Les gisements de croissance se trouvent principalement dans la pisciculture continentale et l’aquaculture marine nouvelle à haute intensité de main d’œuvre pour 75 000 tonnes. « Le potentiel productif de 450 000 tonnes estimé dans les années 1990 est loin d’être atteint avec le contexte de ces dernières années », ont indiqué les résolutions de l’atelier. « Il faut une co-gestion et non seulement une gestion communautaire. Une co-gestion qui engage les petits pêcheurs qui devront jouir d’un droit sécurisé de pêche, les industriels et l’administration », a proposé Radonirina Ioniharilala, spécialiste en Pêche auprès de la FAO Nigéria.
Des échanges fréquents entre ces parties prenantes permettront de suivre les plans de gestion imposés à ces petits pêcheurs exerçant dans une zone indiquée. « Toute concession de licence, de droits d’accès, d’accord de pêche doit être transparente et publiée. Le focus devra être mis sur l’amélioration des contreparties pour l’État des accords de pêche privés », se sont convenus les participants à l’atelier, experts comme formateurs, ministères, organismes internationaux ou techniciens venus de divers pays.