Entreprises informelles - Les jours fériés non respectés
Aucune mesure n’est, jusque-là, prise à l’encontre des entreprises qui emploient sans interruption les salariés pendant les jours fériés.
Anarchie. Une indifférence générale est ressentie vis-à-vis de la situation des travailleurs qui doivent rejoindre leur lieu de travail pendant les jours déclarés chômés et payés par décret. Le cas du 26 juin dernier a fait surgir l’existence d’entreprises qui sanctionnent l’absence de leurs employés le jour de la fête nationale. Des entreprises légalement constituées et inscrites au registre du commerce et des sociétés, mais également des entreprises clandestines « sans enseigne » font fi de la législation du travail en obligeant les employés à travailler le 26 juin. Le jour de la fête nationale n’est pas le seul jour férié non respecté.
Selon la responsable de communication auprès d’un call-center, « L’entreprise répartit les jours de travail selon le nombre d’employés. Ces derniers sont soumis à un cycle préétabli prévoyant deux jours de repos pas forcément le weekend. Ces deux jours peuvent même être distants. Cette règle de répartition est valable pour chaque semaine de sorte que le travail n’est jamais interrompu, 7 jours sur 7. Il n’est pas étonnant de voir notre local ouvert le 26 juin car ce sont les employés qui ne sont pas en jour de repos aujourd’hui qui doivent travailler ». À entendre ces paroles, il n’y a tout simplement pas de jours fériés dans certaines entreprises.
L’État dispose d’inspection du travail et du corps de contrôleurs du travail pour veiller au respect de la législation du travail sur l’étendue du territoire national. Selon une mère de famille à quatre enfants et travaillant dans un call-center clandestin dans un quartier de la capitale, « Il n’y a pas de jour férié pour nous pendant toute l’année. Il n’y a pas de loi et l’État ignore même l’entreprise où nous travaillons. Il faut travailler 5 jours sur 7 et parfois 10 heures par jour. Lorsqu’un jour est férié, la seule compensation que l’on nous accorde, c’est la majoration à hauteur de 200% du salaire journalier calculé par le patron étranger ». L’État doit protéger les droits des travailleurs. Promouvoir l’employabilité, c’est surveiller les conditions de travail dont dépend la décence même d’un emploi. Car le code du travail oblige toutes les sociétés proposant du travail sur le territoire de la République de Madagascar à se conformer à la réglementation en vigueur, et aucun contrat de travail ne doit entrer en contradiction avec la loi.