Coralie Gevers - « En cinq ans l’économie redémarre »
La représentante de la Banque mondiale, Coralie Gevers, quitte Madagascar après cinq années de mandat. Elle se dit optimiste quant au décollage de l’économie.
Je pars optimiste, a déclaré Coralie Gevers hier. Elle a fait ses adieux aux autorités et aux partenaires de la Banque mondiale après cinq années passées à Madagascar. Le bureau de la Banque mondiale à Anosy a fait salle comble et beaucoup attendaient le discours d’adieu de celle qui connaît le pays et qui a apporté son appui dans le développement du pays. « L’économie a redémarré en cinq ans. Les fondamentaux économiques sont actuellement sains et c’est une bonne base sur laquelle on peut se fier pour un réel décollage économique. C’est vrai que d’autres efforts sont encore à faire dans les zones rurales. Il faut également reconnaître que le côté développement humain prend du temps », souligne-t-elle.
« Toujours est-il que vu que les financements de la Banque mondiale sont limités, le pays a plus que besoin d’investissements privés », ajoute l’ancienne représentante de la Banque mondiale. Elle s’envolera cette semaine pour la Côte d’Ivoire. Son successeur, Marie-Chantal Uwanyiligira, de nationalité rwandaise, a été présent lors de la cérémonie d’adieu d’hier, mais cette dernière ne prendra son poste qu’au 1er septembre 2019.
« Je n’ai aucun souci de continuité », rassure-t-elle. Au début de ses prises de fonction, Coralie Gevers précise que le montant total des engagements pour Madagascar a été de 600 millions de dollars en cinq ans. 550 millions de dollars ont été engagés jusqu’ici. Les cinq prochaines années, le montant alloué au pays va doubler avec 1.2 millions de dollars « et qui va encore augmenter ». Le mandat de Coralie Gevers a été notamment marqué par les sujets brûlants de l’énergie et du carburant. Elle a campé sur sa position en rappelant le refus de subventions pour la Jirama et pour le carburant. « Les priorités de développement sont dictées par le pays et non par la Banque mondiale. Les questions de subventions pour ces deux secteurs ont été longuement discutées avec le gouvernement car celles-ci devraient être investies dans le social », renchérit-elle.
Le fruit des dernières négociations s’annoncent être une bonne chose, d’après ses explications. « Mais cet accord commun devrait faire rebondir sur la question de la concurrence. Plusieurs secteurs manquent encore de concurrence », réagit-elle. La qualité de service pour le social, la formation des jeunes qui constituent 50% de la population ou encore le financement local sont des secteurs encore à appuyer. Le passage du numéro un mondial de la Banque mondiale, David Malpass, à Madagascar le mois dernier, s’annonce comme un signal fort de la qualité de relation du pays avec cette institution de Bretton Woods.