Carburant - Baisse des prix sur fond de forcing
Martelé depuis le début de l’année, le prix du carburant est enfin redescendu à la pompe, les pétroliers ont cédé.
Promesses tenues. « L’État et les pétroliers ont trouvé un consensus pour réguler l’approvisionnement et la tarification des produits pétroliers », a annoncé, hier, la présidence de la république en affichant le nouveau prix à la pompe qui prendra effet à partir d’aujourd’hui. Ainsi, le prix de l’essence baisse de 100 ariary pour descendre à 4100 ariary, tandis que le gasoil passera de 3550 à 3400 ariary, soit une réduction de 150 ariary. Le pétrole lampant quant à lui, s’achètera à 2130 ariary à partir de maintenant alors qu’auparavant le litre était de 2630 ariary. La plus importante baisse sur les trois produits est donc pour le pétrole « pour augmenter le pouvoir d’achat des ménages les plus vulnérables qui utilisent majoritairement cette denrée », souligne Vonjy Andriamanga, ministre de l’Eau, de l’énergie et des hydrocarbures.
Le faible écart de la baisse du prix de l’essence a été décidé « pour contenir l’inflation », selon ce responsable. D’après lui, cette baisse a pu être rendue possible en réduisant, entre autres, le prix du transport des carburants, les frets et les marges des pétroliers.
Auparavant, le fret maritime avoisinait les 65 dollars par tonne métrique. Un coût révisé à 40 dollars après les négociations qui se sont achevées hier. D’un autre côté, les rémunérations des gérants de station de service ont été revues en hausse. L’effectivité d’une baisse des prix à la pompe, d’un côté et une hausse des rémunérations des gérants, de l’autre, laissent tout de même le grand public perplexe.
Cependant, les retouches sur la structure tarifaire seront rétroactives afin de combler le passif au niveau des opérateurs qui avoisine les 145 milliards. Selon le Protocole d’accord signé en 2018 entre le gouvernement et les représentants du secteur pétrolier, cette nouvelle structure s’applique donc au prix du carburant depuis le mois de janvier, mais c’est uniquement aujourd’hui que le prix à la pompe a effectivement baissé. Ainsi, le gouvernement se servira de la marge perçue par les pétroliers durant la période entre le mois de janvier jusqu’à présent pour éponger une partie du passif de ces derniers. « Cette convention avait pour objectif d’amoindrir les coûts supportés par les opérateurs du secteur pétrolier, tout en servant de mesure d’accompagnement qui maintiendront la balance budgétaire des finances publiques », explique le ministre de l’Energie et des hydrocarbures.
Cependant, le gouvernement doit prendre en compte la gestion des hausses de prix à l’international et ses impacts sur l’économie à Madagascar, malgré la mise en place de cette nouvelle structure tarifaire qui ambitionne, à première vue, de ne dépendre d’aucun paramètre externe comme la hausse du prix du brut ou encore la dépréciation du monnaie nationale. Un cas qui s’est déjà produit l’année dernière où le prix du carburant a connu d’inévitables variations malgré les initiatives de lissages initié par les autorités à l’époque.