FMI : Vers un déblocage de la 5e tranche de la FEC
D’ici quelques semaines, le Conseil d’administration du Fonds Monétaire International (FMI) rendra sa décision sur le déblocage de la 5e tranche de la Facilité Elargie de Crédit (FEC). On rappelle que lors de la 4éme tranche de la FEC Madagascar a bénéficié d’un décaissement de 31,4 millions de DTS, soit environ 43,8 millions USD.
Une issue qui a toutes les chances d’être positive si l’on tient compte des conclusions des services techniques du Fonds, après la 5e revue du programme de réformes économiques de Madagascar soutenu par la Facilité élargie, qui s’est tenue rappelons-le du 29 mai au 11 juin dernier.
Bonne performance.
D’après ces conclusions, le pays réalise une bonne performance qui mérite le soutien du Fonds. « La croissance économique devrait à nouveau être supérieure à 5 pour cent cette année, reflétant des dépenses d’investissement public plus élevées et une intensification de l’activité du secteur privé. Les projets des autorités pour augmenter les investissements publics et les dépenses sociales dépendent de manière critique d’un effort continu visant à augmenter les recettes et à réduire les dépenses de moindre priorité, en particulier les subventions dans les secteurs du carburant et de l’électricité ». Une manière, en somme pour le FMI d’afficher sa satisfaction quant à la poursuite des réformes. « La mise en œuvre du programme soutenu par la FEC est restée satisfaisante jusqu’à fin 2018 et devrait rester sur la bonne voie en 2019. Les autorités ont respecté tous les critères de performance pour la fin de 2018, malgré un manque à gagner dans la collecte des recettes intérieures. Cependant, l’objectif indicatif relatif aux dépenses sociales prioritaires sur financement intérieur a été manqué. La banque centrale a accumulé avec succès un niveau record de réserves de change. Les autorités ont bien progressé dans l’agenda de réformes structurelles, bien qu’à un rythme plus lent que prévu. Cependant, des retards dans l’ajustement des prix des carburants à la pompe dans un contexte de prix pétroliers mondiaux élevés ont entraîné une augmentation des passifs envers les distributeurs, susceptible de peser négativement sur le budget ».
PGE.
Par ailleurs, le FMI félicite les initiatives des autorités dans le cadre de la politique Générale de l’Etat (PGE). « Les services du FMI ont favorablement salué l’engagement des autorités, dans le cadre de la Politique Générale de l’Etat, pour accélérer les réformes économiques, améliorer la gouvernance, et intensifier la lutte contre la pauvreté, y compris par le biais du programme soutenu par la FEC. Répondre à ces priorités passera nécessairement par l’amélioration de la collecte des recettes intérieures, y compris en revisitant les dépenses fiscales et les régimes d’exonération, ainsi qu’en contenant les dépenses publiques de moindre priorité, telles que les subventions dans les secteurs des carburants et de l’électricité. Alors que l’exécution budgétaire a été faible jusqu’á présent en 2019, la loi de finances rectificative récemment adoptée améliore la qualité des dépenses, avec plus d’espace budgétaire alloué aux dépenses en infrastructures, santé et éducation. Étant donné la détérioration limitée associée du solde budgétaire global, une stricte priorisation des projets d’investissement et le suivi de la viabilité de la dette seront essentiels pour soutenir la croissance économique ».
Satisfecit.
Bref, on assiste à un satisfecit du FMI quant aux efforts réalisés par la partie malgache. L’avenir se présente sous de meilleures perspectives.« Les autorités et les services du FMI sont convenus de poursuivre l’amélioration de la gouvernance et du climat des affaires, y compris en intensifiant la lutte contre la corruption, un objectif clé du nouveau gouvernement et du programme appuyé par la FEC. À cet égard, l’adoption d’un projet de loi sur le recouvrement des avoirs illicites est devenue une priorité urgente pour compléter le cadre juridique visant à combattre la corruption. Les services du FMI ont aussi félicité les autorités pour les réformes structurelles mises en œuvre à la banque centrale pour renforcer le cadre de politique monétaire et stimuler le développement du secteur financier, ainsi qu’au Ministère de l’économie et des finances pour mieux gérer les risques budgétaires et renforcer les procédures de passation de marchés publics. »
Recueillis par R.Edmond