LITTÉRATURE - « Ikalomanga » de Clarisse Ratsifandrihamanana présenté par ses enfants
Hier, à la Bibliothèque Nationale (BN) Anosy, les enfants de Clarisse Ratsifandrihamanana ont présenté pour la première fois, 37 ans après le décès de leur mère, son livre «Ikalomanga».
Hier, à la BN Anosy, la sortie officielle du livre «Ikalomanga» de Clarisse Andriamampandry Ratsifandrihamanana a eu lieu, publié par ses enfants et les éditions Ambozontany. En collaboration avec le ministère de la Communication et de la Culture ainsi que l’Académie malgache, l’événement a marqué une étape significative dans le patrimoine littéraire du pays.
«Ikalomanga», un ouvrage de deux cent quatre pages, imprimé à deux mille exemplaires, raconte l’histoire d’un personnage « Ikalomanga» confronté aux épreuves de la vie dans la capitale, séparé de son père, lorsque celui-ci est arrêté par la police pour la vente non autorisée de café et de thé devant l’Hôpital Befelatànana. Ce récit poignant dépeint le parcours d’Ikalomanga, jonglant avec les vicissitudes de la vie en faisant du « Porter, madame », en travaillant dans un foyer, et bien d’autres péripéties, jusqu’à ce que le destin les réunisse finalement, lui et son père, dans une conclusion heureuse. « Notre mère nous a légué un précieux message de continuer à faire vivre sa littérature même après sa mort. Ainsi, 37 ans après son décès, nous constatons que ses œuvres renferment un vocabulaire malgache spécifique et méconnu qui mérite d’être découvert par tous les Malgaches », souligne avec émotion, Lisy Ratsifandrihamanana, sa fille. « Pour notre prochain projet, nous envisageons de rééditer son livre «Ny Zanako», tant demandé par le public. Nous avons tous hérité de son talent pour la littérature et nous nous engageons à poursuivre son héritage », ajoute-t-elle.
Talent exceptionnel
«Ikalomanga» a été écrit en 1967, durant la Première République, sous la forme d’un roman utilisant un langage simple et familier, mais comportant également des termes rares absents du dictionnaire malgache, tels que « Diantany » désignant une tradition de partage de territoire avec les migrants, « Mantsasaka » pour décrire un fruit en train de pourrir ou encore « Baitany » pour évoquer une maladie mortelle des zébus et autres termes techniques. L’auteure maîtrise avec brio la langue malgache, utilisant la gradation ascendante dès les premières phrases du livre pour souligner déjà les défis de la vie.
« Ce livre ne demande pas seulement le talent de l’auteure, mais aussi celui des lecteurs pour comprendre l’idée qu’elle souhaite transmettre. Il s’agit bien plus que d’une simple lecture ; nous allons acheter les cent exemplaires et envisager même d’en faire un film pour partager visuellement cette histoire afin que chacun puisse la comprendre. Nous envisageons de créer une salle au nom de Clarisse Ratsifandrihamanana à la BN, comme l’ont fait auparavant Dox, Rado et David Jaomanoro, car elle le mérite amplement », annonce Augustin Andriamananoro, ministre de la Communication et de la Culture. En geste de générosité, la famille de l’auteure a fait don de plusieurs exemplaires de «Ikalomanga» à la BN ainsi qu’au MCC, contribuant ainsi à enrichir le patrimoine culturel malgache.