Musique : La drill intéresse les artistes malgaches

À Madagascar, elle a séduit le cœur des jeunes artistes début 2020. Étant une cadence appartenant au rap, les adeptes du rythme, en l’occurrence les artistes de la génération 2000 s’y mettent. « Le beat est percutant, les mélodies sont souvent sombres. Vraiment ça déchire. J’adore la drill, elle me permet de m’exprimer. Sur l’instrumental, j’arrive à cracher tout ce que je ressens. », se confie Jeck Milto, un rappeur.

Le zanahary du rap gasy est de retour

Sombre est ce genre musical, et cette obscurité mélodique attire les nubiles. Dès lors, afin d’être à jour, les parrains du rap la proposent dans leurs singles. Shao Boana, le old school, le respecté de tous, le berceur de la génération 1990, a sorti hier Komanda. Bien entendu, la drill était au menu. Cependant, les paroles sont toujours pointues. La formation de Mahajanga n’a pas retourné son «kitamby». Il prend de l’âge, certes, mais il devient de plus en plus contestataire. Par ailleurs, si la drill était destinée, dès sa création, à évoquer la violence dans le ghetto, Shao l’a utilisée pour la lutte contre l’injustice et l’inégalité. Donc, chacun modèle son air comme bon lui semble. D’ailleurs, l’inspiration ne peut être canaliser !

Rim-Ka et Rijade réalisent un duo surprenant

La mélodie choisie est l’Afro-drill, un cocktail musical fusionnant la musicalité africaine et la tendance actuelle. D’après la chanteuse, Davalt est le compositeur. Évidemment, ce grand monsieur contribue à rendre les produits malgaches agréables à entendre. Surnommé le Magicien, le studio de ce producteur est la deuxième maison des artistes malgaches. Antsika roa, c’est l’intitulé du duo. Cette fois-ci, la drill est l’instrument pour prêcher l’amour. La nouvelle chanson sortira bientôt. Les inconditionnels de ces deux grosses pointures sont impatients. Des chanteurs n’ayant pas adhéré à la culture hip-hop, pour attirer plus d’auditeurs.

Barinjaka aussi !

Tik tok, c’est son premier single de cette année. Ses convaincus sont impressionnés. Leur idole a fait un virage à 180 degrés. Du kilalaky à la drill, il y a une grande différence. Cependant, la voix autotunée a embelli la musique. L’interprète était à l’aise, s’adaptant facilement à l’instrumental comme s’il était rappeur dès le début de sa carrière. Faut-il rappeler que cet homme a charbonné pour en arriver là ! Jugé trop lourd aux oreilles, les morceaux de l’artiste traversent toutefois les montagnes de la région Ihosy et les 12 collines de l’Imerina. Il a fallu attendre 2016 pour que Gadana soit un tube écouté par le grand public. Courageux, malgré les injures, Barinjaka arrive en haut du classement sans être essoufflé.