Réforme douanière américaine : Madagascar prône une solidarité africaine
Madagascar a entamé des concertations avec d’autres pays africains touchés par le nouveau régime douanier mis en place par les États-Unis. Cette démarche vise à élaborer une position commune en vue des plateformes de dialogue avec la partie américaine. Cette initiative a été présentée lors de la session de dialogue stratégique organisée le 8 avril 2025 à Anosy par le ministère des Affaires étrangères.
Préservation des emplois industriels
La rencontre stratégique tenue à Anosy a réuni plusieurs membres du gouvernement malagasy, dont la ministre des Affaires étrangères, Rafaravavitafika Rasata, la ministre de l’Économie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, et le ministre de l’Industrialisation et du Commerce, David Ralambofiringa. L’Ambassadrice des États-Unis à Madagascar, Claire Annette Pierangelo, ainsi que le Directeur Général des Douanes, Ernest Zafivanona Lainkana, ont également pris part aux échanges, aux côtés de nombreux représentants du secteur privé. Cette démarche s’inscrit dans un contexte de durcissement des conditions d’accès au marché américain pour certains produits malagasy, à la suite d’une hausse des droits de douane décidée par les autorités des États-Unis. Une mesure qui suscite des inquiétudes quant à son impact sur la compétitivité des entreprises locales, la préservation des emplois industriels et la capacité du pays à maintenir son attractivité en tant que base de production vers les États-Unis.
Mise en place d’une coordination régionale
Face à cette mesure, le gouvernement a engagé un dialogue bilatéral avec les autorités américaines. Des échanges techniques sont en cours pour mieux comprendre les motivations de cette décision, envisager des ajustements éventuels et préserver les avantages du partenariat commercial, notamment dans le cadre de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA). En parallèle, Madagascar a lancé des consultations avec d’autres pays africains confrontés à la même situation. L’objectif est de mettre en place une coordination régionale et de définir une position commune lors des discussions avec les États-Unis, afin d’augmenter le poids des négociations.
Le gouvernement travaille également à l’élaboration de stratégies à court, moyen et long terme pour renforcer la résilience économique du pays. Cela comprend notamment le soutien à la diversification des marchés, le développement de chaînes de valeur à haute valeur ajoutée et la promotion de Madagascar comme destination industrielle compétitive sur le continent africain.
La session de dialogue a permis un échange ouvert avec les acteurs du secteur privé. Ces derniers ont formulé plusieurs propositions concrètes pour alimenter les réflexions en cours et contribuer à une réponse économique adaptée aux nouvelles contraintes commerciales. La ministre des Affaires étrangères a salué la mobilisation des participants et l’esprit d’ouverture manifesté par l’ensemble des parties prenantes, notamment les représentants américains. Elle a réaffirmé l’engagement du gouvernement à œuvrer pour un partenariat commercial fondé sur l’équité, la prévisibilité et la solidarité.
