PRODIGY - Une initiative pour sécuriser l’identité juridique des malgaches
Un atelier essentiel sur la gestion des registres d’état civil s’est achevé aujourd'hui à l’École nationale de formation des juges et des administrateurs (ENMG) de Tsaralalàna.
Organisé par le ministère de la Justice et soutenu par la Banque mondiale, cet événement a réuni pendant trois jours des acteurs clés pour harmoniser les pratiques et lancer une réforme numérique historique.
Modernisation
Madagascar franchit une étape importante dans la modernisation de son système d’état civil. L’atelier national, ouvert le 29 janvier par Hanitriniaina Belalahy, secrétaire générale du ministère de la Justice, avait pour objectif de garantir l’enregistrement légal de tous les citoyens, sans exception. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet PRODIGY (PROjet de gouvernance DIgitale et de Gestion de l’identité malagasY), financé par la Banque mondiale, qui vise à corriger les lacunes du système actuel. Face aux dysfonctionnements observés, tels que des registres incomplets ou des erreurs administratives, l’État mise sur une refonte globale. « L’enjeu est de sécuriser l’identité juridique de chaque Malgache dès la naissance », a précisé la SG. Le projet prévoit la création du Système Informatisé de l’État-Civil Malgache (SIECM), un outil visant à centraliser et uniformiser les données, conformément à la loi de 2019.
Validation
L’atelier a permis de clarifier les rôles des différents acteurs. Les centres de santé, premiers à enregistrer les naissances, ainsi que les bureaux d’état civil locaux, ont été au cœur des discussions, tout comme les ambassades pour les ressortissants à l’étranger. Le système judiciaire sera également impliqué pour valider les modifications et contrôler les processus. La coordination interministérielle a été au cœur des discussions. Elle a réuni les ministères de la Santé, des Affaires étrangères, des Technologies numériques, ainsi que l’INSTAT, la Poste et des syndicats de professionnels de santé. Cette collaboration vise à éviter les doublons et à standardiser les documents. Grâce au SIECM, les certificats de naissance, de mariage ou de décès adopteront un format unique, sécurisé et accessible en ligne. Une véritable révolution dans un pays où près d’un tiers des enfants ne sont pas déclarés à la naissance, selon l’UNICEF. Cet atelier marque un tournant. En digitalisant l’état civil, Madagascar renforce les droits fondamentaux de ses citoyens. Cela permet également de poser les bases d’une administration transparente et efficace. Il reste cependant à surmonter les défis logistiques et culturels pour concrétiser ces engagements.