Relancer le secteur minier : un appel à l’action face aux urgences économiques
L’heure n'est plus à l'attentisme, déclare la Chambre des mines, ce vendredi, en envoyant une lettre ouverte à l'attention de l’État Malgache, pour objet, la relance du secteur minier. La Chambre des mines lance donc un appel urgent à une discussion avec l’Etat pour construire ensemble un avenir responsable et prospère pour le secteur.
Une filière en panne, un potentiel inexploité
Depuis plus de quinze ans, le secteur minier malgache est paralysé par le gel des permis d’exploration et d’exploitation, cite la chambre. Cette situation a fortement freiné les investissements directs étrangers et stoppé net l’élan de développement d’un secteur pourtant stratégique. Alors que la demande mondiale en matières premières critiques explose, Madagascar reste en marge, incapable de valoriser efficacement ses richesses naturelles.
Des projets structurants sont suspendus, des opportunités économiques majeures sont manquées, et les décisions arbitraires contribuent à une insécurité juridique qui décourage les investisseurs. Le pays se prive ainsi de revenus significatifs, au moment même où ses équilibres économiques sont fragilisés par les tensions géopolitiques mondiales et les incertitudes commerciales autour de l’AGOA.
Vers une refondation du cadre minier, transparente et inclusive
La Chambre des mines plaide pour une réforme profonde, fondée sur la bonne gouvernance, la prévisibilité des règles et la transparence. Elle appelle l’État à mettre fin aux pratiques qui favorisent l’informel, à renforcer l’indépendance des institutions de régulation et à instaurer un dialogue sincère avec les investisseurs.
Le secteur minier ne pourra jouer un rôle moteur dans la relance économique que s’il repose sur un cadre clair, équitable et stable. Cela implique également un partage juste et traçable des bénéfices entre l’État, les collectivités locales, les communautés affectées et les opérateurs.
L’enjeu dépasse la simple croissance : il s’agit de construire une économie plus résiliente, durable et inclusive. Pour cela, un cap clair, une volonté politique ferme et une rupture avec l’improvisation sont indispensables.