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VIH/Sida à Toliara : Le manque de prévention inquiète la société civile

15/05/2025 10:27 © Moov.Mg

A Toliara, les moyens de prévention contre le VIH/Sida se font rares. Préservatifs indisponibles, tests de dépistage en rupture, traitements instables : la société civile tire la sonnette d’alarme face à une situation qui pourrait aggraver la propagation du virus, notamment chez les populations les plus exposées.

VIH à Toliara, une situation préoccupante

Le mouvement de la société civile ROHY, après six mois d’observation sur le terrain (d’octobre 2024 à mars 2025), tire la sonnette d’alarme. Selon lui, les moyens de protection, comme les préservatifs, sont très souvent absents là où ils devraient être disponibles gratuitement. Par exemple, dans les centres communautaires, 74 % des visites ont révélé un manque de préservatifs. La situation est presque aussi préoccupante dans les bars et les hôtels, et même dans certains centres de santé. Par ailleurs, certains préservatifs gratuits sont revendus illégalement dans les commerces. Quant aux seringues utilisées pour la réduction des risques chez les consommateurs de drogues injectables, elles ne sont toujours pas reconnues ni distribuées officiellement.

Le dépistage du VIH est un autre point faible. Les tests de base, qui permettent de savoir rapidement si une personne est porteuse du virus, ne sont pas toujours disponibles. Ils manquent dans près d’un tiers des centres de santé visités, et parfois même dans les lieux communautaires. Autre problème : certains tests risquent de devenir inutilisables, car ils approchent de leur date de péremption.

Le poids de la stigmatisation

Les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) n’ont pas toujours accès aux médicaments qui leur permettent de vivre normalement. Plus d’un tiers des patients interrogés disent avoir subi au moins une interruption de traitement au cours des six derniers mois. Les femmes semblent plus concernées que les hommes. Pourtant, les médicaments sont disponibles dans les stocks, ce qui laisse penser à des problèmes de gestion ou de distribution. Concernant la surveillance de la charge virale, c’est-à-dire du niveau de virus dans le sang, le suivi des patients laisse aussi à désirer. Peu de malades ont pu faire les prélèvements nécessaires, et ceux qui l’ont fait n’avaient presque jamais reçu leurs résultats, même après deux ou trois mois d’attente.

Par ailleurs, l’étude montre que la stigmatisation reste très présente. Près de la moitié des personnes les plus exposées au VIH disent subir des discriminations. Et une personne sur quatre est rejetée par sa propre famille. Les usagers de drogues, en particulier, sont souvent marginalisés et éloignés des services de santé.

Accès aux soins pour tous

Pour éviter une augmentation du nombre de personnes infectées, ROHY appelle les autorités à agir rapidement. Il faut notamment mieux gérer les stocks de préservatifs, de tests et de médicaments, empêcher les ventes illégales, accélérer les résultats des examens médicaux et renforcer l’accompagnement psychologique des personnes touchées. L’organisation rappelle aussi l’existence de la loi 2005-040, qui protège les droits des personnes vivant avec le VIH et interdit la discrimination. Assurer un accès équitable aux soins pour tous, en particulier pour les populations les plus exposées, est essentiel pour freiner l’épidémie et espérer atteindre les objectifs mondiaux d’élimination du sida d’ici 2030.

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