Questions et réponses à l'Assemblée nationale - Le gouvernement refuse un face-à-face en présentiel
La formule de la session par visioconférence ne fait toujours pas l’unanimité à l’Assemblée nationale. Les avis divergent, notamment, sur le format que devrait revêtir le face-à-face avec le gouvernement.
Éviter tout risque de contamination et de propagation du virus. C’est le principal argument soulevé par Tianarivelo Razafimahefa, ministre de l’Intérieur et de la décentralisation, pour défendre le fait que le face-à-face entre les députés et le gouvernement devrait se tenir en ligne.
Hier s’est tenue la première séance plénière de l’Assemblée nationale, depuis que son règlement intérieur spécial, applicable durant cette période de pandémie, ait obtenu le feu vert de la Haute cour constitutionnelle (HCC). Une séance qui s’est déroulée par visioconférence donc. Le constat est que la formule ne fait toujours pas l’unanimité. Et le sujet a dominé la majeure partie des prises de parole.
Un point a surtout été soulevé par les différents intervenants. Il s’agit de la manière dont devrait se tenir la séance de questions et de réponses entre les députés et le gouvernement. Le rendez-vous ne figure, pourtant, pas encore à l’ordre du jour de l’institution de Tsimbazaza. La semaine dernière, les membres de la Chambre basse se sont accordés sur une exception au règlement intérieur spécial.
Les députés ont convenu que le vote du projet de loi de finances rectificative, l’élection du vice-président de l’Assemblée nationale pour la province de Toamasina et le face-à-face avec le gouvernement se fassent en présentiel. Hier, toutefois, plusieurs élus dont les membres du bureau permanent ont requis que la session entière se tienne à distance.
Ce rétropédalage a déplu à une partie des députés qui ont exigé que l’institution s’en tienne à ce qui été voté la semaine dernière. Représentant le gouvernement, le ministre de l’Intérieur a alors, soulevé l’argument sanitaire pour défendre l’opportunité d’un face-à-face par visioconférence.
« La circulation de personne est la principale cause de la propagation du coronavirus. Il y a plusieurs régions qui sont épargnées par l’épidémie. Nous savons tous, cependant, qu’il y a les porteurs sains qui peuvent transmettre la maladie à d’autres individus. Que même les semelles des chaussures non décontaminées peuvent propager le virus. (…) Nous allons pourtant, rester dans une même salle jusqu’à treize ou 15 heures de temps. Cela présente un grand risque de contamination », argue le membre du gouvernement.
Le ministre de l’Intérieur ajoute que techniquement, une séance de questions et réponses en ligne est tout à fait faisable. Les face-à-face entre le gouvernement et le Parlement sont retransmis en direct à la radio et la télévision publique. Une occasion pour les parlementaires de s’illustrer, en direct, aux yeux de leurs électeurs. Certains élus craignent, probablement, qu’une intervention par visioconférence ne suffise pas pour les mettre sous les feux de la rampe.
Dans un contexte où une éventuelle révision de l’effectif gouvernemental se chuchote, les séances en présentiel faciliteront, aussi, les tractations politiques. Il y a ceux qui estiment que les visioconférences ne garantiront pas suffisamment la confidentialité des réunions « huis clos ». Certains députés qui ont des comptes à régler avec des membres de l’Exécutif veulent, du reste, en découdre en face et vive voix.
Diffusion en direct sur facebook
Le public peut à nouveau suivre les séances plénières de l’Assemblée nationale en direct sur Facebook. Les vidéos sont accessibles sur page « Antenimierampirenena ». Une initiative faisant suite à une réserve émise par la HCC lors du contrôle de constitutionnalité du règlement intérieur spécial de l’institution de Tsimbazaza.
Tenez-en compte lors de vos prises de parole .
Dans sa décision publiée lundi, la Cour d’Ambohidahy a émis une réserve sur article du texte estimant qu’il « laisse supposer que le séances plénières publiques ne revêtent pas un caractère obligatoire ». Afin de respecter la réserve formulée par la HCC, Christine Razanamahasoa, présidente de la Chambre basse a souligné que, dorénavant, les séances plénières de l’institution seront diffusée en direct su Facebook. « Tenez-en compte lors de vos prises de parole », a-t-elle averti les députés.
Les dérives de certains élus, le 6 mai, ont, en effet, incommodé l’Assemblée nationale. Pour taire les réactions de l’opinion publique suite à ces égarements de certains députés, la Chambre basse a même retiré la vidéo de son compte Facebook et suspendu les retransmissions en direct des débats sur ce réseau social. Elle a même inscrit dans son règlement intérieur spécial que « la visualisation des réunions plénières virtuelles par le public et les médias est admises ». C’est la disposition sur laquelle la HCC a émis une réserve.